482                         HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
ESPAGNE
Madrid. — La manufacture de Santa - Barbara, à Madrid, vit encore. La fabrication, suspendue en 1808, lors de l'occupation de l'Espagne par les armées françaises, fut reprise en 1815, après le retour des Bourbons. Depuis cette époque, l'atelier s'est confiné dans l'exécution des tapis de pied.
Il est actuellement dirigé par M. Gobino Stuyck, descendant par alliance de ce Jacob van der Goten qui fonda, vers 1720, l'éta­blissement de Santa-Barbara. Les métiers, installés dans un local concédé gratuitement par l'État, sont simplement soumis à la redevance annuelle d'un certain nombre de tapis payés d'après un tarif fixé à l'avance. Ces renseignements ont été recueillis par M. Darcel dans un récent voyage en Espagne.
ANGLETERRE
Une tentative vient d'être faite en Angleterre, sous le patronage du prince de Galles, pour reprendre les glorieuses traditions de Mortlake. Une vingtaine de tapissiers ont été appelés d'Aubusson; mais cette fondation remonte à trop peu d'années pour qu'il soit possible de pressentir les résultats qu'on en doit attendre.
Actuellement, à part les manufactures de Londres et de Borne, dont l'avenir est loin d'être assuré, et quelques entreprises parti­culières comme celle de Vienne, l'art de la tapisserie a ses princi­paux représentants en France, aux Gobelins et à Aubusson. Seule la Belgique fait aujourd'hui d'énergiques efforts pour rivaliser avec nous sur le terrain de ses plus glorieux triomphes.
Voici donc plus de six siècles que la haute lice est pratiquée à Paris, presque sans interruption, avec diverses alternatives de suc­cès etde revers. Quel pays, quelle ville pourrait invoquer une tra­dition aussi ancienne, aussi respectable?